Cerise sur le ghetto, théâtre, rencontres et falafel

Charles Hosten, Chloé Van Lancker
Ce samedi 9 octobre 2021, une représentation du spectacle Cerise sur le ghetto de Sam Touzani suivie d’un lunch et ateliers ludiques autour de l’identité(s) s’est déroulée au CCLJ en présence d’adolescents du monde associatif saint-gillois et bruxellois. Cet évènement est le fruit d’une collaboration unissant depuis plus d’un an le CCLJ, le programme de son centre d’éducation à la citoyenneté « La haine, je dis NON ! » mais également le collectif Laïcité Yallah et la MJLJ.
Partagez cette publication >

En début de matinée, les différents partenaires étaient fins prêts à accueillir la soixantaine de participants qui se présentaient déjà à l’entrée. Ces jeunes, membres de la JJL, des Scouts musulmans de Belgique et d’autres associations, n’avaient peut-être pas tous conscience du programme détaillé de la journée mais avaient fait le pas de venir, le temps d’une riche journée, mettre leurs différences en commun.

« On vient pour la pièce ! », « C’est ici la maison des Juifs ? », « C’est ici pour la rencontre ? », « On nous a dit pour les Falafels ! », pouvait-on entendre dans le sas d’entrée. Tant de phrases prononcées par des mines tantôt réjouies d’être là, tantôt intimidées ou intriguées par le dispositif d’entrée de notre chère maison. Les portes s’ouvrirent bientôt sur un Mazal Café ravi de les recevoir.

« On vient pour la pièce ! ». Oui, la veille, un décor avait été monté dans l’auditorium afin d’assurer la représentation d’un spectacle du Brocoli Théâtre avec l’aide de la COCOF (Cohésion sociale) :« Cerise sur le ghetto, Le pouvoir de dire non ». Portée et écrite par un Sam Touzani au sommet de sa forme, la pièce invite les spectateurs à repenser le réel à partir de son histoire familiale, voyageant du Rif marocain jusqu’à Molenbeek en traversant trois générations.

Place au débat

Noir dans la salle, plein-feu sur Sam et son histoire. Des sourires se dessinent, des mines se ferment, des mâchoires se serrent, des yeux se remplissent de sentiments contraires ou contrariés, des rires se font entendre. Le récit vient rencontrer les diverses sensibilités au risque de parfois les saisir avec force mais, bien entendu, sans violence. Sam nous conte son histoire qui, confrontant ou non le spectateur, l’interroge par la force et la douceur de son propos. Certes, l’unanimité ne règne pas dans la salle puisque justement, la place est enfin ouverte au débat. A l’issue de la représentation, les jeunes discutent alors avec l’acteur et le questionnent sur ce qu’ils viennent de voir. Qu’importe la nature de la question, la réponse est toujours élaborée avec pédagogie, expérience de l’exercice, le tout dans une attitude bienveillante. Chapeau l’artiste !

Suite de la journée, retour dans le Mazal Café où un dispositif aura permis de répartir les jeunes en les mélangeant. « On nous a dit pour les falafels ! » C’est avec appétit que les participants et organisateurs se ruèrent alors sur un magnifique buffet dressé par Serge, notre responsable de l’intendance. Durant le repas, les groupes font connaissance avec leurs tables en suivant la consigne de prendre une photo de groupe. Ils parlent de la pièce. Des avis divers et/ou plus tranchés que d’autres se font entendre. Certains s’estiment insultés et avouent n’avoir guère envie de s’investir davantage dans la suite de cette journée. Car, oui, si le pavé a été jeté dans la marre, il est désormais l’heure d’en parler, de débattre et de questionner nos représentations.

« C’est ici pour la rencontre ? » Quatre groupes pour quatre ateliers ayant pour thème « L(es) identité(s) ». Quatre ateliers aux processus semblables mais aux déroulés différents, pluriels. Quatre ateliers coanimés par des animateurs de « La haine, je dis NON ! » mais également des membres du Collectif Laïcité Yallah ! Les jeunes s’installent autour de la table pour une discussion à visée philosophique les mettant en mouvement. Un mouvement de l’esprit mais également du corps. On se positionne, questionne, se repositionne, on reformule : « C’est quoi l’identité ? », question débouchant sur quantités d’avis qui, par concomitance, élaborent alors la réflexion du groupe par petites touches. Les esprits se raidissent à certains moments mais pour mieux s’adoucir à d’autres. La question des stéréotypes et préjugés fait surface, on parle de ce qui est inné et de ce qui est acquis, des différents cercles d’appartenances qui nous définissent mais qui ne suffisent pas à nous traduire dans nos nuances, nos contradictions. Tout le monde n’est pas d’accord mais le sujet est sur la table.

« Une identité, ça change »

« Il y a certaines choses sur moi que personne d’autre que moi ne connaît, mais il y a aussi des choses que d’autres connaissent de moi que moi-même je ne sais pas. », dira Simon. « Pas grave si on ne s’entend pas sur tout. Moi, même avec mon frère je me prends la tête et, pourtant, on est de la même famille, même quartier, même religion, même école, et on est jumeaux ! », dira Karim. « Une identité, ça change, ce n’est pas fixe. Par exemple, je n’aime pas les mêmes musiques qu’avant ! », précisera Nora. A la question : « Est-ce que vous êtes ce que vos professeurs pensent que vous êtes ? Khalid répondra : « Mes professeurs pensent que je suis intelligent, mais ce n’est pas vrai… », triste et persuadé de cette courageuse confidence. Une participante arrivera à le faire changer d’avis avec tact et bienveillance.

A l’évidence, quelques heures ne suffisent pas pour changer le monde. Or, certaines rencontres peuvent déboucher sur autre chose, portées par les différences et les ressemblances qu’elles véhiculent. Amener un peu d’air, « Ouvrir la fenêtre ! », comme le proposera un participant en s’approchant d’une fenêtre pour accompagner sa métaphore d’un geste symbolique. Un peu d’air frais en cette fin d’atelier où certains jeunes échangèrent leurs numéros de téléphone, à notre plus grande joie.

Fin d’après-midi, rendez-vous dans la cour intérieure du CCLJ pour une photo de groupe et un dernier moment ensemble. Afin d’accompagner le souvenir de cette journée, des badges « Attention, identitéS en construction ! » furent distribués et, pour poursuivre la réflexion entamée, tous les participants reçurent le livre de Sam : Dis, c’est quoi l’identité ? (éd. Renaissance du livre). Mais oui, c’est quoi l’identité ? Une question sans fin, c’est pourquoi nous n’en resterons pas là ! A la prochaine et merci à tous les participants, organisateurs, accompagnateurs et facilitateurs de cette belle journée !

S’abonner
Notification pour
guest
1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Mussa Ben
Mussa Ben
11 mois il y a

Bonkour/Bonsoir Monsieur HOSTEIN …

Le SPECTACLE “cerise sur Le Ghetto” n’ est pas un SPECTACLE d’ HUMOUR. ni spectacle reflétant une quelconque QUALITÈ, ou TRAIT de caractère Rifain, ou d’enfant de l’immigration rifaine .. Je me oermets de vous dire qu’il sur-AMPLIFICATION , un SAM TOUZANI, ne représentant pas ses ORIGINNES, Alors, je vous assure que ce Jeune Homme (TRÈS BON ANIMATEUR, sur la RTBF.. TRÈS BON, veut dire que : par rapport à “pseudo” HUMORISTE & ANIMATEUR du “le Marrakech du RIRE” ( J.DEBOUZE ) Cet enfant de du’ S.O.S RACISME, n’a même pas le minimum D’ÉLOCUTION “au moins “CORRECTE”, ni de charisme , par rapport à SAM TOUZANI ( moi même. Natif des Aït Touzine, ( même âge que SAM TOUZANI ( à moins d’une ANNÉE QUE LUI ..et, arrivé dans la chouette brume bruxelloise ( ENFANCE passée avec les “MEILLEURS des belges ( classe sociale équivalente …. Le Néerlandais, langue que parle “VLOT” ( in feït, ik ben meertaalig: Vijf taalen ( polyglotte … donc, paramètres/age identiques …mais, SON SPECTACLE est un “CRÈVE-COEUR”💔 , Car, ne reflète pas du tout la réalité, que ce soit ici, où LÀ BAS ..

Le CCLJ, JE m’y suis déjà rendu, surtout en 1999 , une des 1ères de GAD EL MALEH. …

Mais, j’ai des craintes pour les “Feujj” qui VONT RESTER ( et , Z’ont 1000 & 1 FOIS raison de rester en belgique , seulement , ( CE N’EST QU’UN EXEMPLE ) la SORTIE de Madamme L’AMBASSADRICE D’ISRAËL, en FAISANT un // (parallèle) EXEPTIONNELEMENT Déplacé , sortir LE VILAIN MONSTRE : MARC DUTROUX, et, le 《 plus NATURELLEMENT DU MONDE 》 en faire un “REPÈRE ” de LAIDEUR HUMAINE, avec le HAMAS ( qui est L’ADVERSAIRE, ENNEMI DÉCLARÉ ( en +, dont “La MONSTRUOSITE du HAMAS, Vient, justement de la DROITE LA plus EXTRÊME de la 🌍
qui s”est si SOURNOISEMENT INFILTRÉE , Et, c’est le plus GRAVE,dans TOUTES LES COUCHES de la “SOCIÉTÉ PALESTINIENNE”, au point de ne pas être gênés, d’émettre “le MINIMUM SYNDICAL” pour les Belges, toutes origines , dont la communauté juive, dont le TIERS, et même plus, etaient solides connaissances , ( Dont, , je n’ai pas laissér la moindre trace , ou meme un Atome d’AMERTUME ( et ce, de 1999 à 20 Années + tard, mon Binôme en HUMOUR ( et surtut P. C mon ainé de 14 ans plus âgé, un SIMPLE HUG, me suffirait, Car, j’ai TOUJOURS “VOLONTAIREMENT” ETÊ APOLITIQUE, car, c’est le FREIN inné, qui m’a justement évité fébats dyèriles, pour, de fait ? ne voir que les bons CÔTÉS de differentes personnes de quasi toutes les communautés ( lui, des janv 1999 avait senti mon HUMOUR ( qu’avais laissé en JACHÈRE , faute d’être compris …ET,, C’EST GRÂCE à lui, et de multiples JOUTES, QU’AI pu sortir YOUT MON POTENTIEL ….

– DONC, quand SAM TOUZANI, au lieu d’exercer ce qu’il est né pour ( danse ou autres ) a FAIT, dans “CERISE SUR LE GHETTO ” une tromperie … moi, ai vécu L’INVERSE et lui, TOTALEMENT DÉRACINÉ, avec MAXIMUM 10 mots de vocabulaire , ne représente pas la VICTIME Avec le “DROIT DE DIRE NON. ! (DE nous 2 , SAM & MOUSS (c’est, HÉLAS, plutôt SAM, qui est GHETTOÏSÉ …

CE QUI M’AMENE ( et, SURTOUT LA GRAVITÉ ) C’est COMPORTEMENT HYPER & ULTRA déplacées sorties , qui, par le SILENCE, fera l”ENGRAIS d’UN NEO-FASCHISME….

MAIS, LE DERNIER de L’HUMANITÉ…
( IL est des “communautés”, ou même, quand un ATHÉE critique un RELIGIEUX ( ETL’INVERSE, est aussi ( consciemment ou PAS ) QUALIFIÉ DE BLASPHEME …..

JE PARLE
( J’ai un MP4, à propos d’un VRAIMENT DOUTEUX , que jamais le DIEUDONNÉ n’aurait OSÉ faire dans un SKETCHE …Le”Bien ” dénommé Jozef GOEBBELS , Citant mot à mot
en néerlandais 《 ET, SI DEMAIN, IL Y A UNE FUITE DE GAZ À ANVERS, LES JUIFS, POURRAIENT ALLER PORTER PLAINTE CHEZ LE BOURGEMESTRE D’ANTW》【sic】.

.( + Ce Partisan, en a fait des “VANNES D’HUMOUR , TOTALEMENT DÉCOMPLEXÉ ( LES JUIFS SONT BCP PLUS INTELLIGENT QUE PENDANT LA WWII , MAINTENANT QU’ILS SONT AUX USA, …C’EST IMPOSSIBLE DE LES DEPORTER À AUSCHWITZ, À N.YORK DANS UN TRAIN …..【sic】

À CHAQUE FOIS, le public était HILAAREEE

– Dans un REPORTAGE SUR 《CE QUI N’EST PAS DE L’HUMOUR》 plutôt APPEL à la HAINE ..UN SEUL HOMME S’EST LEVÉ .. CET HOMME ETAIT “JOËL RUBINFELD” et, IRONIE du DESTIN en plein ” grand changement ..” Monsieur RUBINFELD, avait dit, “À JUSTE TITRE” 《 ON NE PEUT PAS RIRE DE TOUT …. ET, SI PAR EXEMPLE, DEMAIN, ON FAISAIT DES SKZTCHES SUR ” JULIE & MÉLISSA” C
SERAIT-CE DRÔLE, et ça, au NOM DE “L’humour” ??? ( C’était y’a ++/- 7 ans ,…. BEN, ECOUTEZ , JE CROIS QUE, L’ETERNEL, Via l’ INTUITION, lui a fait dire, ON PEUT RIGOLER, MAIS, EN FACE, DES GENS PEUVENT UTILISER “UN HUMOUR” DÉGEULASSE, sans finnesse d’esprit

Je crois que le vidéo, ou MONSIEUR J. RUBINFELD, INTERVIENT AVEC JUSTESSE, EST TOUJOURS SUR LA FAMEUSE ÉMISSION SUR HITLER, Et, une fuite de GAZ, encore au 21ème SIECLE,
.C’EST PLUS DU REGISTRE DE L”-Humour ..

Moi, j’aime bien l”humour, maos? à condition qu’il soit BIENVEILLANT
( un impro. O7 je n’ai pas fait expres d’etre bienveillant ( lol) ..( par nature, suis bienveillant … ( ici bas, 15 min. Sur L’ECOLOGISME, maos ECOLOGISME DU “NON-SENS”(GRETA THUMBERG )

https://youtu.be/Yh-UwYMw39U?feature=shared

Mussa Ben

Découvrez des articles similaires

Le Dibbouk. Fantôme du monde disparu

Dans une foisonnante exposition mêlant théâtre, cinéma, musique, littérature, et culture populaire, le Musée d’art et d’histoire du judaïsme de Paris (MAHJ) explore la thématique du Dibbouk, ce mauvais esprit ou cette âme errante qui prend possession d’un vivant, selon une croyance qui s’est développée en Europe orientale à partir du XVIIIe siècle.

Lire la suite »