La crise du Covid-19 ne décourage pas l’immigration en Israël

Nathalie Hamou
L’Agence juive anticipe un regain d’immigration vers Israël où la pandémie a été relativement bien gérée.
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Un vent d’optimisme souffle au sein de l’Agence juive… A en croire son président, l’ex-leader du Parti travailliste, Isaac Herzog, la crise du coronavirus, loin de décourager les candidats à l’immigration, pourrait favoriser une nouvelle vague d’arrivants. « Le gouvernement et les organisations au service de l’alya doivent se préparer à une vague majeure d’immigration en Israël, une fois que l’urgence sanitaire sera résorbée, comme cela s’est produit dans le passé à chaque crise mondiale depuis la fondation de l’Etat hébreu », a déclaré le patron de l’Agence juive, à la veille du Jour de l’Indépendance du pays.

Des espoirs nourris par les prévisions de l’organisation, selon lesquelles 40.000 personnes devraient faire leur alya en 2020, soit un chiffre supérieur au record de la décennie enregistré en 2019, avec 35.000 nouveaux immigrants. L’Agence juive rapporte par ailleurs que 60.000 
citoyens israéliens expatriés depuis plusieurs années ont exprimé leur intérêt de rentrer « à la maison » dans les plus brefs délais.

En dépit de la pandémie, près de 900 nouveaux immigrants ont pu atterrir en Israël au mois de mars. Alors que le pays avait fermé ses frontières à tous les ressortissants étrangers, ces nouveaux arrivants ont obtenu une dérogation spéciale. Avant d’être placés en quarantaine, à l’instar des « Israéliens de l’étranger », un public composé notamment de jeunes chercheurs établis aux Etats-Unis, qui ont décidé de rentrer.

Début avril, le rythme des arrivées a nettement ralenti avec une centaine de nouveaux immigrants – dont 77 Ethiopiens qui attendaient depuis des années la possibilité de rejoindre leurs familles dans l’Etat juif, ainsi que 44 immigrants en provenance des Etats-Unis. Mais en cette période trouble que traverse le monde, les émissaires de l’Agence juive et autres organismes privés d’aides à l’immigration estiment que le relatif succès d’Israël dans la lutte du Covid-19, dont les médias internationaux se sont largement fait l’écho, tend à influencer favorablement les candidats au départ.

L’organisation Nefesh B’Nefesh qui œuvre pour faciliter l’alya en provenance des pays anglo-saxons a ainsi observé une hausse de 50% des formulaires de candidature remplis depuis les Etats-Unis pour immigrer en Israël. Au Royaume-Uni, autre pays très touché par la pandémie, près de 500 personnes ont pris des renseignements pour faire leur alya au cours du mois de mars, alors que le nombre annuel des immigrants britanniques se monte généralement à 700. Tandis qu’en France, un millier de familles se prépareraient à s’établir en Israël.

« L’immigration est toujours le fruit d’une combinaison de facteurs attractifs et répulsifs. Et tout à coup, Israël ayant bien géré la crise du coronavirus relativement à d’autres pays, présente un avantage qui fait que certaines personnes, comme les jeunes retraités, se disent : “on préfèrerait y vivre” », confiait récemment Dov Maïmon, chercheur en prospective au sein du Jewish People Policy Institute, au micro de Studio Qualita, une web-radio pour les nouveaux immigrants francophones.

Ce dernier reconnaît toutefois qu’en période de grande incertitude, les gens ont tendance à s’accrocher à ce qui leur est familier. Et qu’il est en outre impossible de faire abstraction de la crise économique qu’affronte actuellement Israël. « Il va falloir créer des programmes pour diminuer l’incertitude afin d’inciter les jeunes adultes à sauter le pas ».

Sharansky offre 1 million de dollars pour lutter contre le Covid-19

Le célèbre militant des droits de l’homme Natan Sharansky s’engage à son tour dans la lutte contre le Covid-19. Lauréat en décembre dernier d’un prix de la fondation Genesis, l’ex-dissident soviétique, qui fut président de l’Agence juive, a décidé de faire don de sa récompense d’un montant d’1 million de dollars à ceux qui combattent la pandémie. « Au cours de la longue histoire du peuple juif, notre capacité à faire bloc en période de crise -en nous unissant et en nous entraidant- nous a donné la force de persévérer et d’affronter l’avenir avec espoir et confiance », a-t-il déclaré. « C’est pourquoi je ne peux imaginer une meilleure manière d’utiliser les fonds du Prix Genesis que de financer ceux qui luttent contre l’épidémie de coronavirus, à la fois en Israël et partout dans le monde ».

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