Depuis le 7 octobre 2023, les actes antisémites ont considérablement augmenté en Europe et l’école n’y échappe pas. Il existe donc une ambiance délétère que l’on sent très bien dans les établissements scolaires. Pour certains élèves, Israël et les Juifs incarnent le mal absolu, d’autant plus que les notions d’apartheid et de génocide sont brandies pour qualifier ce qui se passe en Israël et à Gaza. Dans ce contexte, l’enseignement de la Shoah devient plus compliqué. Cette situation illustre aussi un phénomène qu’on ne peut plus ignorer : la mémoire du génocide n’agit plus avec la même force qu’auparavant pour prémunir les jeunes et les moins jeunes du rejet de l’autre.
Professeur agrégé d’histoire, Iannis Roder enseigne dans un collège de Seine-Saint-Denis depuis vingt-deux ans. Spécialiste de l’histoire de la Shoah, il est responsable des formations au Mémorial de la Shoah de Paris et dirige l’Observatoire de l’éducation à la Fondation Jean-Jaurès. Il a publié en 2022 La Jeunesse française, l’école et la République (Éditions de l’Observatoire).