J’ai d’abord rencontré Nathan Devers (alias Nathan Naccache) sur mon écran de télévision, à l’occasion de je ne sais quel débat. Un jeune homme disert, sympathique, agréable à regarder et à écouter. Brillant. Il est agrégé de philosophie et normalien. Un gendre idéal, autrement dit. Ouvrant son récent livre, je découvre sa judéité. Il y fait retour sur les kippour de son enfance à Auteuil, entachés selon lui d’hypocrisie. On se dispensait de suivre les mitzvot les autres jours de l’année, et on demandait pardon ce jour-là. Conduite à ses yeux trop facile et dépourvue de sens. Pour lui, ce serait tout ou rien, pas de demi-mesure. Il oublie, ce faisant, qu’être juif n’est pas qu’une religion. C’est aussi une histoire, une appartenance, une culture.
La pureté absolue n’existe que chez certains fanatiques. Ma lecture était mal partie. Nous n’étions pas d’accord. Pourtant je la poursuivis, tant l’auteur se raconte avec verve, ce qu’il faut de talent et, disons-le, de séduction. Nul doute : ce jeune homme s’aime bien. Une quête spirituelle, de la religion à la philosophie.