Disons-le d’emblée, cet ouvrage s’adresse aux proustiens de stricte observance. Car c’est un livre fort savant, ce qui n’étonnera personne si l’on connait un peu son auteur, Antoine Compagnon, professeur émérite au Collège de France, éminent spécialiste de Proust. Toute la recherche de Compagnon s’origine dans cette phrase si souvent citée : « Il n’y a plus personne, pas même moi, puisque je ne puis me lever, qui aille visiter, le long de la rue du Repos, le petit cimetière juif [le carré juif du cimetière parisien du Père-Lachaise] où mon grand-père, suivant le rite qu’il n’avait jamais compris, allait tous les ans poser un caillou sur la tombe de ses parents ». A qui Proust s’adressait-il dans cette lettre ? Il fallut à Compagnon une longue enquête pour le déterminer. Comment l’auteur d’A la recherche du temps perdu fut-il accueilli dans les milieux juifs des années vingt et trente (il est mort en 1922), et particulièrement dans les milieux des intellectuels sionistes. Nul doute : Proust, dont la famille maternelle, les Weil, est juive et qui, dans son livre, nous fait une peinture si précise et si juste des Juifs de son milieu, est bien perçu comme un écrivain juif. Même si la question est fort complexe. Antoine Compagnon, méticuleusement, nous en ouvre toutes les pistes.
Photographie surréaliste
La nouvelle exposition du Musée de la Photographie à Charleroi offre un panorama de la photographie surréaliste, dans lequel nous épinglons quelques artistes juifs.