Peux-tu te présenter et nous expliquer pourquoi tu as choisi de faire ta bat-mitzvah ?
Rose Silovy J’ai 12 ans. J’ai suivi le programme de préparation du CCLJ pendant un an et dans le cadre de mon travail dans la communauté, j’ai choisi de rédiger un article pour Regards. Le journalisme me passionne et j’espère en faire mon métier plus tard. C’est pour cela aussi que j’ai créé le journal de mon école, le LIRL et j’en suis l’une des rédactrices. J’ai pris la décision de devenir bat-mitzvah parce que le judaïsme est l’identité qui m’a été transmise par ma grand-mère et par mon père depuis que je suis toute petite. Mais personne ne me l’a imposé, ma famille est une démocratie dans laquelle on ne m’a jamais traitée autrement que comme une véritable interlocutrice, libre de ses choix. C’est ensemble que nous avons choisi le programme du CCLJ, j’avais l’impression qu’il me permettrait de mieux comprendre cette part importante de moi-même qu’est le judaïsme. Une identité très présente depuis ma naissance mais qui portait peu de contenu. Grâce à cette année d’étude, aux travaux de recherche sur mes origines et sur ma paracha, j’en connais beaucoup plus sur moi, ma famille, ses racines et l’histoire du peuple juif. Suivre les cours en groupe tous les samedis, était un grand plus, parce que cela nous apporte plein de nouvelles connaissances et nous permet de nous créer une petite communauté. Et puis partir en week-end tous ensemble a été un point d’orgue qui nous a permis de mieux nous découvrir et de partager des moments inoubliables.
Tu sembles très attachée au judaïsme, peux-tu nous expliquer comment tu le vis ?
R.S. Ma grand-mère Bella et mon papa Bernard m’ont transmis mon identité juive, au travers de ce qu’ils m’ont raconté à propos des parents de ma grand-mère et de l’histoire du peuple juif et de notre famille. Je l’ai aussi apprise grâce aux activités de ma grand-mère au sein de l’Association pour la Mémoire de la Shoah dont elle s’occupe depuis de nombreuses années. Le travail de l’AMS consiste à poser des pavés de mémoire devant les maisons des Juifs et résistants, déportés pendant la guerre. Ils sont installés pour qu’on se souvienne d’eux et pour témoigner de ce qui s’est passé pendant la Shoah, c’est-à-dire la déportation et l’assassinat de 6 millions de Juifs par les nazis. La mémoire c’est aussi faire qu’on n’oublie pas et essayer que cela ne se passe plus jamais. Ma grand-mère va souvent raconter son histoire à des élèves dans des écoles et organise des voyages de la mémoire par exemple en France à Izieu avec des classes d’écoles belges. Je suis très fière et admirative de son courage et de ce qu’elle fait pour entretenir cette mémoire. Moi aussi je souhaite perpétuer le judaïsme et permettre sa transmission aux générations futures.
Et maintenant que tu deviens bat-mitzvah…
R.S. Je ne me sens pas plus adulte mais je sens qu’il s’agit tout de même d’une étape, d’un jour important pour moi. Je sais aussi que mon entourage va considérer que je prends de la maturité, que je ne suis plus tout à fait une enfant. Je conseille à chacun de suivre ce programme pour devenir bar ou bat-mitzvah. Il est très important parce qu’il est nécessaire de savoir qui on est et d’où on vient pour pouvoir se construire et avancer dans la vie. Merci aux lecteurs de Regards de m’avoir lue, j’espère que d’ici quelques années, vous pourrez me retrouver dans les colonnes du New York Times !