Dans cet essai, elle montre que l’antisémitisme est non seulement une très ancienne vision du monde qui postule l’abolition du judaïsme comme condition d’une rédemption universelle mais aussi une rage intime contre les Juifs qui, dès lors, occupent la place originelle de l’altérité fondamentale. Cet Autre, tout autre, qui nous oblige et nous grandit ou qui nous menace.
Malgré la Shoah, le discours antisémite qui l’avait permis n’a pas changé : les Juifs, peuple coupable tout entier situé du côté de la domination, du privilège et de la spoliation, se seraient approprié l’avenir du monde. L’antisémitisme, d’où qu’il vienne, proclame l’urgence de déloger les Juifs d’une place imméritée, d’une « élection » usurpée…