Tou BiShvat désigne le 15e jour du mois de Shvat, les valeurs numériques des lettres hébraïques Tet (9) et Vav (6) qui forment le mot « Tou » étant égales à 15.
Aussi appelé « Roch Hachana la-ilanot », le « nouvel an des arbres », c’est une fête d’institution rabbinique, ce qui signifie qu’elle n’apparait pas dans le texte biblique mais dans la Mishna.
Il s’agit d’une des dates attribuées afin de procéder au prélèvement de la dime sur la récolte des fruits, dîme distribuée par la suite aux classes sociales ne cultivant pas la terre et dépendantes de ces dîmes pour vivre, particulièrement les prêtres du Temple à Jérusalem.
Sous l’influence kabbalistique est créé un seder de Tou BiShvat, sur le modèle de celui de Pessah, et durant lequel seront consommés les fruits qui sont énumérés dans la torah et qui symbolisent la fertilité de la terre d’Israël :
Y sont également consommés 4 verres de vin (ou de jus de raisin), dont la couleur symbolise le cycle des saisons :
On plante des arbres, en Israël ou là où nous nous trouvons, pour marquer notre attachement à la terre sur laquelle nous nous trouvons et à celle de nos ancêtres.
La fête de Tou BiShvat aura lieu cette année du soir du dimanche 5 février 2023 au soir du lundi 6 février 2023.
A propos de la date de célébration de Tou BiShvat, la Mishna rapporte une discussion entre l’école de Shammaï et celle d’Hillel. Les disciples du premier considèrent que la fête a lieu le 1er jour du mois de Shvat, alors que la seconde école lui préférait le 15e jour. Si les raisons du désaccord restent méconnues et pourrait être de l’ordre des considérations sociales, les sages décidèrent d’adopter la position d’Hillel, qui détermine depuis la fête comme ayant lieu le 15 du mois de Shvat. Cette date marque le dépassement de la majeure partie de la saison des pluies, et le début de la remontée de la sève et du bourgeonnement des arbres.
Si cette fête se développe à l’époque médiévale en terre sainte, son existence et son développement en dehors de cette région n’est que faible jusqu’au XVIe siècle.
C’est au tournant du XVIe siècle, par la réappropriation de cette fête par le prisme kabbalistique que celle-ci connait un essor important. La dimension juridique de Tou BiShvat, qui en faisait une période charnière pour définir légalement le statut d’utilisation des arbres, se double d’une lecture métaphysique qui tend à comparer le renouveau de la nature et des arbres avec le renouveau de l’univers.
Une dimension particulière fut acquise par la fête de Tou BiShvat avec l’essor du mouvement sioniste à la fin du 19e siècle. Cette fête devient un symbole du retour du peuple juif sur sa terre, de sa renaissance et le fait de planter des arbres devient la manière d’affirmer cet ancrage.
Le Fond National Juif (Keren Kayemeth LeIsrael – KKL) a procédé depuis 1948 au boisement de plus de 100 000 hectares, soit plus de 200 millions d’arbres.
Si la portée écologique et sociale de ces actions est discutable, le succès de cette appropriation de la fête de Tou BiShvat fut immense en Israël et aux Etats-Unis, ainsi que dans de nombreuses communautés de diaspora dont les membres possédaient chez eux la « petite boite bleue » du KKL visant à financer ces plantations.
Le sionisme effectua une appropriation de la symbolique de cette fête afin de la lier au nouvel Etat, et de nombreuses cérémonies officielles et inaugurations d’institutions ont lieu symboliquement lors de cette fête.
Depuis les années 70, les branches progressistes du judaïsme, particulièrement aux Etats-Unis, commencèrent à se réapproprier la fête de Tou BiShvat pour en faire un socle de réflexion autour de la relation entre l’être humain et la terre, face aux détériorations croissantes de l’environnement sous la pression humaine. En réponse à des critiques décrivant les traditions religieuses comme portant un enseignement destructeur pour la nature, le « renouveau juif » fusionna les aspects écologistes, mystiques et progressistes du rapport de l’être humain à la nature pour nourrir une réflexion nécessaire autour de la protection de l’environnement.
Aujourd’hui, la question de la détérioration écologique se fait de plus en plus pressante. Face à celle-ci, l’inertie de beaucoup des acteurs sensés renverser la vapeur questionne les populations et conduisent légitimement à une contestation écologiste de plus en plus visible. Comment pouvons-nous participer de l’amélioration de ce rapport entre l’humain (« Adam ») et la terre (« Adama ») ?
Tou BiShvat, à travers la symbolique de l’arbre nous parle de nos ancrage personnels, physiques comme mentaux, de nos attaches et des environnements qui les nourrissent. Comment nous inscrire aujourd’hui dans ce monde dans lequel nous vivons, et plus près de nous dans les sociétés où nous sommes né.e.s, où nous grandissons et auxquelles nous participons ?
Notre rôle en tant que juives et juifs dans la société est de participer à sa co-construction, de rappeler que les identités peuvent être multiples et que le sol dans lequel nous nous ancrons est composé aussi bien de notre passé et des valeurs que nous y puisons que du futur auquel nous aspirons et que nous souhaitons continuer de construire. Et pour nous au sein du mouvement juif laïc, cette contribution, ce futur, ne peuvent s’inscrire que dans le chemin de l’émancipation, de la justice et de la paix, afin que ce sol sur lequel nous nous tenons soit un espace de liberté et une maison accueillante pour toutes et tous, mais également de nous soucier que cette maison soit préservée de la dégradation et de la destruction qu’elle connait depuis maintenant trop longtemps.
Basé sur l’esprit du libre examen, de la tolérance à l’égard d’opinions contradictoires et du refus de tout dogme, plongeant ses racines dans les traditions humanistes et s’inspirant de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes, le programme de nos activités devrait contribuer à l’élaboration d’un judaïsme laïque, participer à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et le fascisme, renforcer notre solidarité avec Israël et avec toutes les communautés juives dans le monde qui mènent le combat pour assurer leur existence physique, morale et culturelle.
La lettre hebdomadaire et personnalisée du CCLJ.
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