Hanoucca n’est pas une fête prescrite dans la Bible et son histoire n’y est même pas racontée. On la trouve en revanche dans la Bible chrétienne sous la forme des quatre livres des Maccabées. Elle est connue sous le nom de « la révolte des Maccabées ». Mais c’est l’histoire d’une guerre longue de plusieurs années et en réalité, d’une révolution. Car il s’en suit un réel changement dans la société : les dirigeants en place, les Séleucides, seront évincés du pouvoir en Israël en 164 av. J.-C. Les Maccabim prennent alors leur place et créent une dynastie regroupant des rois célèbres, tels Hyrcan, Aristobule ou Antigone, et plus tard le non moins célèbre Hérode.
A la mort d’Alexandre Le Grand, son immense territoire sera divisé en plusieurs royaumes hellénistiques dont le royaume religieux de Pergame en Asie Mineure, celui des Ptolémée-Lagide en Egypte et celui des Séleucides qui englobera une bonne partie du continent asiatique comprenant le couloir syro-palestinien : la région d’Israël, et sera gouverné depuis la Syrie. Ces royaumes sont dirigés par les généraux d’Alexandre, puis par leurs descendants, comme Cléopâtre, reine d’Egypte d’origine grecque puisque descendante de Ptolémée.
La dynastie des Séleucides, descendant du général Séleucos, propose d’abord une gouvernance sans heurts en Israël. Puis, par manque de fonds, ils pillent le temple. Ce qui marque le début des hostilités. Le tout sur fond de discordes violentes entre différents courants de pensée au sein du peuple juif. Mais, traditionnellement, on raconte aux enfants que les Grecs obligèrent les Juifs à se convertir au polythéisme. Ils étaient, par exemple, obligés de manger du porc et de se prosterner devant des statues…
Quelle que soit la cause, les Maccabim s’organisent et la révolte se répand rapidement. A la fin, on inaugure le temple de Jérusalem, Hanoucca signifie d’ailleurs « inauguration ». Pour cela, il faut allumer la ménorah. C’est le chandelier à sept branches qui éclairait le temple*. Mais impossible de trouver de l’huile pure… c’est alors que quelqu’un trouva une fiole sensée durer un jour et qui par miracle brûla huit jours, le temps d’en trouver d’autres !
Etre ce que l’on est n’est pas acquis
La grande symbolique de Hanoucca n’est pas tant la volonté des Séleucides de convertir les Juifs au polythéisme, que le danger qu’inspirait cette culture qui semblait supérieure et vers laquelle les Juifs ressentaient une attraction évidente. La philosophie, les sports, le théâtre bien sûr, et on ne peut nier -même si l’échange s’est effectué dans les deux sens- l’influence de la réflexion philosophique grecque antique sur notre Talmud et nos manières d’interpréter les textes jusqu’à aujourd’hui. Il s’agissait donc de renforcer la « flamme juive » qui était en train de s’éteindre. De là, la symbolique de la fiole… Rappelons ici que la lumière dans le judaïsme symbolise l’esprit. Si la lumière s’éteint, c’est l’esprit juif qui meurt.
Le défi était là : ne pas tomber dans la tentation que représentait le monde grec et ne pas succomber à l’hellénisation ! C’est une lutte identitaire contre l’assimilation. Cette histoire nous rappelle chaque année qu’être ce que l’on est n’est pas acquis. Il nous faut sans cesse réactiver la flamme. Remettre à l’honneur notre pensée et notre culture et, comme disait nos anciens, ne pas nous perdre parmi les nations…
* D’après la Torah, il n’y avait pas une ménorah dans le Temple de Jérusalem, mais sept.
Le Comité des Fêtes juives, la Maison des Jeunes Irène et Charles Knoblauch et toute l’équipe du CCLJ vous souhaitent Hanoucca Sameah !
18h30: atelier créatif pour les enfants – 19h : cérémonie présentée par Benjamin. Animation musicale avec André Reinitz et Raksha. Avec la participation des Bnei-Mitzva – 20h : le repas (délicieux spaghetti bolognaise et commandez vos soufganiot) !
Entrée libre à la cérémonie. Réservation indispensable pour le repas : 02/543.01.01 ou [email protected]