À l’approche de Hanoucca, voici une sélection de livres pour accompagner les jeunes lecteurs dans la compréhension du passé et du présent, et leur offrir des clés pour mieux saisir la résilience, le courage et l’espoir qui traversent l’histoire juive.

Yaël Hassan et Rachel Hausfater,
Un si long voyage, Éditions Michel Lafon
À partir de 11 ans
Un très beau récit qui raconte la fuite de trois enfants juifs en 1942. Nés à Paris de parents réfugiés, Yvonne, Jacques et Maurice (Yentel, Yankel et Moishe) vont devoir se cacher et traverser la France dans l’espoir de retrouver leurs parents, dont ils ont été séparés. Au cours de ce périple, ils vont rencontrer des personnes courageuses et d’autres lâches. Certaines, particulièrement bienveillantes, vont prendre des risques et les aider par idéal. Les enfants vont devoir se dissimuler dans des trains ou dans des camions, marcher, suivre des inconnus, mentir sur leur identité et leur origine. Yvonne se sent responsable de son petit frère, et le poids est écrasant. Maurice, très jeune, ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Alors, pour le protéger, elle lui fait croire à un jeu. Maurice quant à lui se retrouve seul. Il se sent totalement abandonné.
Avec beaucoup d’affection et d’humanité, les auteures font partager au lecteur les sentiments éprouvés par ces enfants en fuite : injustice, insécurité, faim, froid, peur, et, plus que tout, le besoin de retrouver leurs proches. À travers les réactions des différents personnages, elles montrent la grande diversité des réactions humaines face au drame et à la guerre. Un beau roman d’aventure et de solidarité inspiré de faits réels.

Karine Sicard Bouvatier, J’avais 13 ans à Auschwitz, 31 survivants des camps témoignent, Éditions La Martinière
À partir de 12 ans
À l’occasion des 80 ans de la libération des camps, Karine Sicard Bouvatier publie son troisième ouvrage documentaire. Après Déportés, leur ultime transmission et Déportés, j’avais ton âge, elle complète son projet de mémoire avec une nouvelle série de témoignages.
Chaque rescapé s’adresse à un jeune qui a le même âge que lui au moment de la guerre, soit entre 4 et 19 ans, et qui vient du même pays. Ils sont originaires de toute l’Europe. La plupart ont été déportés parce qu’ils étaient juifs, certains parce qu’ils étaient résistants ou opposants. Ils partagent leurs souvenirs 80 ans après les faits. Certains avaient témoigné à de nombreuses reprises, certains ont gardé le silence pendant des années. Tous se sont sentis proches de ces jeunes pour partager leur histoire. Parmi eux, une Belge : Tatiana Bucci.
Comme l’écrit l’auteure, « ces récits poignants sont précieux et uniques, aussi intimes qu’universels ». Ils racontent l’Histoire à travers un vécu, une rencontre, une identification. Le livre est porteur de messages essentiels : la nécessité de témoigner et de préserver la mémoire, la responsabilité de chacun face aux dérives totalitaires. Les témoins qui ont pris la parole sont paradoxalement porteurs d’espoir, et confient à la jeune génération la mission de s’engager, « la responsabilité de transformer cette mémoire en actes ». Chaque témoignage est accompagné d’une photo du binôme. L’ouvrage est complété par un cahier pédagogique rédigé par l’équipe pédagogique du Mémorial de la Shoah.

Georges Bensoussan, Danièle Masse & Yana Adamovic, Les origines du conflit israélo-arabe (1870-1950), Éditions Delcourt
L’historien Georges Bensoussan propose ici une version scénarisée de son ouvrage paru aux éditions Que sais-je ? en janvier2023. Il co-écrit cette adaptation avec la scénariste Danièle Masse. L’ouvrage s’ouvre sur les attaques sanglantes du 7-Octobre et l’annonce de la riposte israélienne. Il a pour ambition d’expliquer la genèse du conflit israélo-palestinien à partir d’un contexte historique bien plus large que la conséquence de la création de l’Etat d’Israël en 1948. Pour Georges Bensoussan, il faut remonter à la situation dans la région sous la domination ottomane, au XIXe siècle. Les auteurs de ce roman graphique veulent restituer cet enchevêtrement complexe, faisant « le pari que le retour à l’histoire est le mieux à même d’ouvrir le chemin du dialogue ». Le choix du format permet de traduire le propos en images, de donner la parole aux grandes figures qui ont marqué ces processus, d’insérer des cartes. La ligne claire de Yana Adamovic contribue à la lisibilité de cette adaptation.






