Le métier des intellectuels, écrit Paul Valéry en 1926, est de remuer toutes choses sous leurs signes, noms ou symboles, sous le contrepoids des actes réels. Il en résulte que leurs projets sont étonnants, leur politique dangereuse, leurs plaisirs superficiels. Ce sont les excitants sociaux avec les avantages et les périls des excitants en général. » (Rhumbs) Que d’indignations sélectives chez les compagnons de route du communisme et de l’extrême gauche, supposés lettrés… La démocratie, les libertés, les droits de l’homme en bandoulière. Très bien. Dénoncer Hitler, Mussolini, Franco, Salazar, les colonels grecs, Pinochet, les généraux argentins, Mobutu, etc., la liste est longue. Parfait. Mais pourquoi ces silences, au mieux les pudeurs, au pire les justifications de Lénine, Staline, Mao, Castro, Pol Pot et quelques autres seigneurs de moindre importance, mais non moins nocifs et repoussants ? Le négationnisme est insupportable. Il ne consiste pas seulement à nier l’entreprise génocidaire nazie. Sa politique d’extermination sur base raciale et politique. Il n’y a pas qu’un seul négationnisme. Hélas, la gauche a aussi ses Faurisson. Nier des crimes ou les justifier est impardonnable. Faire silence l’est tout autant.
Hervé Hasquin est professeur d’université, historien et homme politique belge. Il fut ministre-président de la Communauté française, recteur de l’ULB et a présidé L’institut d’études des religions et de la laïcité pendant de nombreuses années, ainsi que le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme.