Le monument est censé représenter l’idée de liberté et est dédié aux légionnaires SS lettons qui, après la Seconde Guerre mondiale, ont été emprisonnés à Zedelgem (Flandre occidentale), par les Britanniques, en tant que prisonniers de guerre.
Vous avez bien lu. Un monument célébrant la liberté a été érige en mémoire de combattants nazis appartenant aux 15e et 19e divisions SS lettones, deux unités SS composant la Légion Waffen-SS lettonne !
« Il appert que les individus placés dans ce camp avaient fait partie des troupes allemandes et avaient opéré dans les pays baltes ainsi que sur le front de l’Est », explique Wilfred Burie, President de The Belgians Remember Them, qui nous a révélés cette information. « Parmi ceux-ci se trouvaient environ 15.000 lettons ayant fait partie des 15e et 19e divisions de la Waffen Einsatzgruppen SS. Ces unités étaient constituées d’éléments nationalistes lettons qui pour la plupart d’entre eux n’ont pas été recrutés de force mais se sont mis sous la bannière SS afin de combattre leur ennemi d’alors, l’Union Soviétique. Des rapports et témoignages provenant tant des Alliés occidentaux que soviétiques décrivent précisément la nature des exactions commises par ces individus auprès des populations civiles et des prisonniers de Guerre qu’ils arrêtaient ».
Le monument de Zedelgem prend la forme d’une ruche lettone. Le concepteur et sculpteur du monument, Kristaps Gulbis, explique le lien entre la ruche et le peuple : « Dans le camp de Zedelgem, il y avait environ 12.000 soldats lettons. C’est l’équivalent du nombre d’abeilles dans une ruche. Mon idée est d’unir dans ce monument les valeurs européennes communes et le langage symbolique compris par tous les Européens avec quelque chose de spécial et visuellement caractéristique uniquement à la Lettonie. La colonie d’abeilles lettone en Belgique. La colonie d’abeilles est une nation. La ruche est leur Etat avec sa propre armée, sa loi et son ordre. Les abeilles sont pacifiques. Elles n’attaquent pas de leur propre chef. Elles ne piquent que lorsqu’elles se sentent menacées. Elles défendent, se battent et meurent pour leur ruche, leur colonie et leur liberté” !
« Valeurs européennes », « pacifisme », « liberté », autant de termes que ces combattants SS ont bafoués. Ces légionnaires SS n’avaient absolument rien de pacifique. Ils ne partageaient pas non plus les valeurs démocratiques de l’Union européenne. C’est la raison pour laquelle cette véritable falsification mémorielle doit être dénoncée. Mais la Flandre démocratique doit en tirer les conséquences politiques, surtout lorsqu’elle célèbre en grandes pompes le 50e anniversaire de son Parlement.
Le 21 février 2012, la Commission contre le racisme et l’intolérance du Conseil de l’Europe avait déjà publié un rapport sur la Lettonie dans lequel elle condamne les commémorations des personnes qui ont combattu dans la Waffen SS et collaboré avec les nazis. Pourquoi la Flandre ne se conforme-t-elle pas aux critères du Conseil de l’Europe ?
Ce monument en mémoire des SS lettons est une énième pièce à verser dans le dossier de la troublante politique mémorielle flamande dont l’épisode du Parlement flamand honorant la mémoire de deux figures majeures de la Collaboration (August Borms et Staf de Clercq) lorsqu’elle célèbre son 50e anniversaire n’est qu’une illustration récente.