Cette année, le BJIFF nous invite à découvrir six perles rares, à l’Aventure et à Bozar. Cette édition 2023 fera place à l’Histoire sous forme de fictions et de documentaires. Ces films, autour du sort des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, disent, un peu sur tous les tons, qu’on n’enterrera jamais ces atrocités, qu’elles surgiront toujours quelque part, avec leurs preuves irréfutables et leurs récits inscrits dans le patrimoine de l’inhumanité ; deux films de fiction israéliens explorent l’impact de certaines rencontres et, il y aura, avec Leonard Cohen, un moment musical. Par ici le programme :
America
Ofir Raul Graize, le réalisateur israélien de The Cakemaker, traite ici du retour d’un Israélien-Américain en Israël, après dix ans d’absence, pour enterrer son père. Sa rencontre avec un ami d’enfance et sa fiancée bouleversera leurs trajectoires, à tous trois. Il est question ici de la vie qui bascule brutalement, de rêves à ajuster, de regard sur l’enfance, de culpabilité, de passage à l’âge adulte, d’homosexualité, d’amour et de désir.
Infos et réservations : www.bjiff.be
Hallelujah : les mots de Leonard Cohen
Adapté du livre The Holy or the Broken d’Alan Light, le documentaire américain de Dan Geller et Dayna Goldfine rend hommage au grand poète-chanteur et à sa carrière qui prit un tournant inattendu.
Shttl
Grand Prix du Public au Rome Film Festival, sélectionné au BFI London Film Festival et projeté lors de Dia(s)porama à Paris, cette première œuvre d’Ady Walter, tournée en noir et blanc et en yiddish, saisit les dernières heures de vie d’un village aux frontières de la Pologne avant l’invasion de l’Ukraine soviétique par les Nazis en 1941.
June Zero
Le cinéaste américain Jake Paltrow rapporte ici trois histoires véridiques de trois personnes impliquées dans l’exécution d’Adolf Eichmann (1962). Tourné en Ukraine et en Israël, mais encore en super-16mm pour reproduire la tessiture des films d’époque, June Zero montre l’Histoire qui se répète. Humaniste, pittoresque, ironique, ce film a été présenté, cet été, au festival du cinéma américain de Deauville.
Karaoke
Vous aimez Lior Ashkenazi, Sasson Gabai et Rita Shukrun ? Le jeune réalisateur israélien Moshe Rosenthal a réuni ces stars du cinéma israélien dans une excellente comédie sociale et intimiste. Le pitch : un couple de sexagénaires, terni par le quotidien, se laisse subjuguer par leur flamboyant nouveau voisin qui organise des soirées mondaines dans son penthouse. Ce film perçant construit et déconstruit tout ce que l’on peut projeter sur une nouvelle rencontre hors norme : fantasmes, admiration, envie, espoir, révélation, dépassement de soi-même, et d’autres choses…
Cette séance se fera en présence de Moshe Rosenthal, qui inaugurera le festival du cinéma israélien de Paris, quelques jours plus tard, avec ce film haut en couleurs.
Babi Yar : Context
Et c’est avec un documentaire exceptionnel, tout en sobriété et non moins percutant, que les portes de cette édition du BJIFF se fermeront. Comme son titre l’indique, ce film, donne à voir le contexte historique de la fusillade de 33 771 Juifs, les 29 et 30 septembre 1941, abattus dans un ravin Babi Yar, à l’ouest de Kiev, par deux bataillons de l’armée nazie et par la police auxiliaire ukrainienne, sans la moindre résistance de la population locale. « Il était crucial de relier la tragédie de l’extermination de toute la population juive de Kiev avec les réalités de la vie sous occupation allemande », explique Sergueï Loznitsa, qui s’est plongé dans un travail de titan, exhumant des archives cherchées, trouvées, sauvées et inédites, provenant de sources publiques et privées russes, allemandes et ukrainiennes. Des travaux de restauration pellicules ont pris plusieurs mois. Ces images éloquentes constituent un nouveau document historique. Séance en présence du célèbre cinéaste.
Bon festival !