Dans la rentrée littéraire qui s’annonce, abondante comme à l’accoutumée, j’ai lu d’une traite ce roman déjanté, drôle et véloce de la journaliste et écrivaine juive marocaine Paule Darmon. Nous sommes en 1987. Dora Bessis, scénariste, s’entiche du destin peu commun du célébrissime agent du Mossad Eli Cohen. Né à Alexandrie en Egypte, infiltré dans les plus hautes sphères du pouvoir syrien sous le nom de Kamal Amin Sabet, il fut condamné à la pendaison publique à Damas en 1965, après avoir transmis des renseignements capitaux à sa hiérarchie à Tel-Aviv. Dora s’attelle à l’écriture d’un scénario qui raconterait cette histoire, ce sujet en or. Cela s’appellerait Le Loup de Damas. Comme elle voir grand, voit large, voit Technicolor, voit Hollywood, elle n’aura de cesse qu’elle ne convainque l’homme qui s’impose pour le rôle, à savoir Robert de Niro soi-même. Chemin faisant, nous voyageons. Casablanca, Marrakech, Jérusalem, New York, Buenos Aires (où Eli Cohen a lié connaissance avec ce que la capitale argentine comptait de notables syriens, dont le futur président Amin Al-Hafez), Londres enfin. Des rencontres, des rêves, des aventures (avec des Ashkénazes), en attendant d’attirer le grand De Niro dans ses rets d’ambitieuse. Dora parviendra-t-elle à rejoindre la grande star qu’elle convoite pour son film, anticipant déjà de l’appeler Bob voire Bobby de Niro ? Il n’est qu’à lire ce roman drôle et dramatique qui emporte irrésistiblement le lecteur. Une réussite.
Photographie surréaliste
La nouvelle exposition du Musée de la Photographie à Charleroi offre un panorama de la photographie surréaliste, dans lequel nous épinglons quelques artistes juifs.