Le récit du 7 octobre en BD

Régina Zylberberg
Dans Au cœur du 7 octobre. Témoignages (Éditions Delcourt), un collectif de bédéistes, de dessinateurs de presse et d’illustrateurs israéliens rassemblé autour d’Ouri Fink, a retracé en bande dessinée la journée tragique du 7octobre 2023, à travers le récit d'actes de bravoures accomplis par des gens ordinaires dans les kibboutz du Sud d'Israël et au festival Supernova.
Partagez cette publication >

Comme de nombreux journalistes israéliens, des illustrateurs et des dessinateurs de presse parcouraient Israël pour aller à la rencontre des familles déplacées de leurs foyers dans le Sud et le Nord du pays. C’est durant cette période qui suit immédiatement la tragédie du 7 octobre qu’Ouri Fink, bédéiste et Président de l’Association des illustrateurs israéliens, lance l’idée à ses partenaires de créer une BD collective dédiée aux actes de courage du 7 octobre et de la publier en français. « Tout le monde a trouvé l’idée excellente et personne ne m’a demandé ‘‘pourquoi en France ?’’ », se souvient Oui Fink. « Car, ici, nous savions tous qu’il n’y aurait pas de meilleur endroit au monde où le statut culturel du 9e art donnerait à ces histoires la place qu’elles méritent. La plupart d’entre nous étaient des anciens élèves de Michel Kichka à l’Académie des beaux-arts Bezalel de Jérusalem, où nous avions été exposés à la richesse et à la qualité de la bande dessinée franco-belge. »

Héroïsme civil

Grâce à la journaliste Maya Pollak du quotidien Makor Rishon, qui avait dirigé un supplément spécial rassemblant des récits du 7 octobre, Ouri Fink et ses collègues ont pu entrer en contact avec des héros du quotidien ayant accompli des actes exemplaires lors de cette journée fatidique. « Le fil rouge de l’album est de mettre en évidence des actes d’héroïsme civil d’Israéliens qui ont sauvé des vies humaines au risque de la leur », souligne Michel Kichka, auteur du récit consacré à un chauffeur de taxi bédouin ayant sauvé la vie de participants au festival Supernova. « Ces histoires permettent aussi de mettre en lumière l’horreur des attaques barbares du 7 octobre. Raconter cela en BD est une forme de lutte contre l’oubli et une façon totalement inédite de raconter la journée la plus terrible de l’histoire d’Israël. »

 C’est le hasard qui a conduit Michel Kichka à évoquer l’attitude héroïque d’un chauffeur de taxi bédouin. « C’est Ouri Fink, l’initiateur du projet, qui m’a demandé de mettre l’histoire de Yossef Al Ziadna en images », précise Michel Kichka. « Yossef est un bédouin du Néguev. Il est israélien et fier de l’être, musulman croyant mais pas pratiquant, Je l’ai rencontré afin qu’il me raconte cette terrible journée du 7 octobre. Il m’a profondément touché par son humanité et son courage, sa bravoure et son humilité. Raconter son histoire m’a permis de montrer un aspect peu connu de la société israélienne. Depuis je suis régulièrement en contact avec Yossef. »

Cette initiative collective mémorielle recueillant la parole de ces Israéliens qui ont vécu l’horreur est une réussite. Non seulement, ce livre permet de saisir la réalité d’une journée inédite dans l’histoire de l’état d’Israël mais aussi de rendre hommage à tous ceux qui ont subi cette abomination et à retenir le courage de gens ordinaires qui ont accompli des actes extraordinaires en sauvant des vies.

S’abonner
Notification pour
guest
1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Aaron
Aaron
1 mois il y a

C’est avec grande satisfaction que j’ai appris l’élimination du chef du hamas. J’ose espérer que sa mort apaisera la situation au moyen orient. C’est tout à l’honneur du premier ministre israélien et j’espère que les israéliens lui seront reconnaissant car il le mérite vraiment.

Découvrez des articles similaires

Le Dibbouk. Fantôme du monde disparu

Dans une foisonnante exposition mêlant théâtre, cinéma, musique, littérature, et culture populaire, le Musée d’art et d’histoire du judaïsme de Paris (MAHJ) explore la thématique du Dibbouk, ce mauvais esprit ou cette âme errante qui prend possession d’un vivant, selon une croyance qui s’est développée en Europe orientale à partir du XVIIIe siècle.

Lire la suite »