Le château de sable, Einat Tsarfati. Traduit par Rosie Pinhas -Delpuech, éditions Cambourakis.
A partir de 3 ans.
Einat Tsarfati est diplômée de l’Académie des Arts et du Design de la Bezalel Academy de Tel-Aviv. On retrouve avec bonheur dans Le château de sable, après Les voisins et Au lit !, ses couleurs acidulées, la magie de son trait, son espièglerie et sa poésie.
Une petite fille construit, à marée basse, sur la plage, un château de sable. En s’y glissant, elle découvre que le château avec ses toits, ses donjons, ses douves pour les crocodiles, abrite des reines, des rois, des princes et des princesses du monde entier. Un château plus vrai que nature. La marée haute la ramènera à la réalité. A découvrir avant les prochaines vacances à la mer ! Gros coup de cœur.
Appartement à louer, Léa Goldberg. Illustration : Anna Griot, éditions Albin Michel Jeunesse.
A partir de 4 ans.
Lea Goldberg (1911-1970) est l’une des plus grandes femmes de Lettres israélienne. Elle a publié de nombreux recueils de poèmes, ainsi que des livres en prose pour les adultes et les enfants. En 1959, elle publie Un appartement à louer. L’histoire fonctionne comme une randonnée, écrite en vers avec une structure répétitive. Lorsque l’appartement de Monsieur Souris se libère au cinquième étage, les voisins, c’est-à-dire la poule, le coucou, la chatte noire, l’écureuil accrochent un panneau : « Appartement à louer ». Les visiteurs défilent : la fourmi, la lapine, le cochon et la pie, mais chacun trouve un défaut, non pas à l’appartement, mais aux habitants de la maison. Arrive enfin la colombe délivrant un magnifique message de tolérance.
A la sortie du livre, Léa Godberg raconta qu’elle avait écrit cette histoire pour les enfants à la suite des manifestations violentes qui eurent lieu en 1959, à Wadi Salib, un quartier pauvre de Haïfa peuplé majoritairement de Juifs orientaux révoltés par les inégalités sociales et la misère dans laquelle ils vivaient. Appartement à louer est publié pour la première fois en français, illustré par Anna Griot qui y ajoute une touche personnelle et des couleurs flamboyantes, ré-enchantant cette histoire à portée universelle.
Le roman des Goscinny, Catel, Roman graphique, éditions Grasset.
Le 5 novembre 1977, René Goscinny est victime d’une crise cardiaque alors qu’il effectue des examens d’effort chez son cardiologue. Il décède peu de temps après. Il laisse sa femme et sa fille Anne, âgée de 9 ans, endeuillées autant qu’Astérix, Obélix, Lucky Luke et le monde entier de la BD. Presque quarante ans plus tard, Anne Goscinny, sa fille, écrivaine notoire et présidente de la Fondation Goscinny, contacte Catel, la célèbre dessinatrice de BD, pour lui proposer de raconter la vie de René Goscinny sous la forme d’un roman graphique. Catel, qui ne raconte que des biographies de femmes illustres, refuse dans un premier temps, mais se laisse convaincre au fil des rencontres avec Anne. Une grande amitié se noue entre elles. Ce travail prendra quatre ans pour donner naissance à ce roman graphique qui redonne vie à Goscinny. Avec bonheur. Quatre ans de travail pour mettre en musique les témoignages d’Anne Goscinny, les archives de René Goscinny, le courrier, les esquisses, les photos, l’impressionnante bibliographie.
En 320 pages, Catel nous emmène, avec de magnifiques images en trichromie, à la découverte de la vie de René Goscinny, l’homme, le dessinateur et le scénariste, d’abord, à Paris, où il voit le jour en 1920, dans une famille juive originaire de Pologne et d’Ukraine. Son père, chimiste, est fils de rabbin. Sa mère est la fille d’un imprimeur d’ouvrages en yiddish et en hébreu. La famille s’exile en Argentine. René sait depuis toujours que sa vocation est de faire rire. C’est un leitmotiv dans le roman. Commence une vie de pérégrinations entre l’Argentine, les Etats-Unis, la France et la Belgique où il a noué des liens d’amitié avec le groupe des dessinateurs des Editions Dupuis. D’abord dessinateur, il comprend peu à peu que sa vocation est désormais dans l’écriture de sketches où il excelle. Il rencontre le dessinateur Moris avec qui il crée le personnage de Lucky Luke. Un parfait binôme, tout comme plus tard, lorsqu’il s’associera avec Uderzo pour créer Astérix. C’est la consécration.