Une récente enquête réalisée en Europe par l’Anti-Defamation League -prise initialement et à tort par ma famille pour une opération dissimulée de fichage à visée éventuellement génocidaire- a révélé qu’un Européen interrogé sur quatre avait des opinions antisémites. Un sur quatre, ça laisse de l’espoir, cela signifie que trois sur quatre n’en ont pas ! Et même si les chiffres de l’indice de l’antisémitisme ont baissé en Europe de l’Est, les opinions et attitudes antisémites restent toutefois plus importantes qu’en Europe occidentale. À l’Est, les scores restent élevés en Hongrie (37 %), en Pologne (35 %) et en Russie (26 %), où la proportion s’élève à un sondé sur trois. Continuons de voir le verre à moitié plein : ça en fait deux sur trois qui seraient peut-être enclins à nous aider en cas de pépins.
La baisse la plus significative a eu lieu en Ukraine où les opinions antisémites sont passées de 46 % en 2019 à 29 % en 2023. Poutine serait-il capable d’attribuer cette diminution remarquable à sa prétention falsificatrice de dénazifier l’Ukraine ?
Mais qui donc arrive en tête de liste des pays d’Europe occidentale dont les populations sont les plus nombreuses à croire aux tropes classiques de l’antisémitisme ? C’est l’Espagne (26%) ! Surprenant ? Pas tant que ça quand on pense à La Division Bleue, surnom donné à la 250e division d’infanterie de la Wehrmacht (quelque 18.000 volontaires quand même), créée par le général Franco et mise à disposition de l’Allemagne nazie pour combattre sur le front de l’Est. Ce fait historique, associé avec presque quarante ans de régime dictatorial en Espagne à l’issue de la deuxième guerre mondiale, ça laisse indéniablement des traces… Après l’Espagne, viennent ensuite la Belgique avec 24 %, la France 17 %, l’Allemagne 12 %, et le Royaume-Uni, avec 10 % des répondants ayant déclaré avoir des opinions antisémites. Les Pays-Bas ont enregistré le score le plus bas des dix pays interrogés avec seulement 6 % des personnes sondées disant avoir de telles opinions. Cependant, 18 % des personnes interrogées estiment que « les Juifs ont trop de pouvoir dans le monde des affaires » et 38 % pensent que « les Juifs sont plus loyaux envers Israël qu’envers ce pays ». Ah, l’accusation de double allégeance a la peau dure… On verra ce qu’il en restera quand les eaux monteront, chers Bataves…
Alors, une fois tous ces chiffres indigestes ingurgités, subsiste la question fatidique : qui est Juif ? Qui sont « les Juifs » ? De seul père Juif, on l’est suffisamment pour les antisémites (voire déjà un peu trop) mais pas assez pour Israël. Fiancée à un homme Juif, prête à vous marier devant un rabbin ? La cérémonie comprendra un interrogatoire certificatif dépourvu de questions-piège, vous a-t-on assuré. Vous vous sentez confiante que tout se passera bien ? Toute cette assurance, cet aplomb, ce sentiment de sécurité ne sont pas très Juifs… Relisez donc un peu les chiffres du sondage…