L’annexion du Golan par Israël (14 décembre 1981)

Tarbout
Dans la série The Spy diffusée par Netflix en septembre dernier, Elie Cohen, l’espion israélien ayant réussi à infiltrer les plus hautes sphères de l’Etat syrien au début des années soixante, aurait suggéré à l’état-major syrien de planter des eucalyptus près de leurs bunkers du Golan afin de permettre à Tsahal de les cibler avec précision. Que ce fait d’arme soit à mettre sous le compte de la légende dorée entourant Elie Cohen, il a néanmoins le mérite de souligner la centralité du Golan dans le dispositif stratégique de défense d’Israël.
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Situé en territoire syrien après l’armistice de 1949, le plateau du Golan constitue une barrière naturelle dominant le lac Tibériade et le Jourdain. Depuis la ligne de crête du Golan, l’armée syrienne peut facilement frapper n’importe quelle cible israélienne située en contrebas sans risquer de représailles d’artillerie de Tsahal. Cet avantage permet aux Syriens de harceler sans cesse les localités israéliennes de Galilée.

Israël renverse cette situation de vulnérabilité lors de la guerre des Six Jours. Les 9 et 10 juin 1967, Tsahal s’empare du Golan syrien suite à des combats particulièrement meurtriers. Contrôlant le Golan, Tsahal peut non seulement protéger la Galilée, mais ses forces peuvent aussi observer ce qui se passe dans la plaine du Hauran menant à Damas. La capitale syrienne n’est plus qu’à une soixantaine de kilomètres des canons israéliens.

Lors de la guerre de Kippour en octobre 1973, les Syriens ne parviendront pas à reprendre le Golan. Il fait partie des Territoires occupés par Israël faisant l’objet de la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

A l’initiative du gouvernement Begin, la Knesset vote l’annexion du Golan à Israël le 14 décembre 1981. Non reconnue par la communauté internationale, cette annexion est condamnée par la résolution 497 du Conseil de Sécurité.

Pour la Syrie, le Golan, où vivent aujourd’hui environ 22.000 Druzes demeurés majoritairement fidèles à Damas et 30.000 Israéliens essentiellement actifs dans l’agriculture, fait partie intégrante du territoire national. Depuis la Conférence de Madrid de 1991, la question de la souveraineté sur le Golan est posée par la Syrie comme une condition majeure pour entamer un éventuel processus de paix israélo-syrien.

En 1999, le Premier ministre Ehoud Barak a imposé un moratoire sur le développement du plateau du Golan afin de faciliter les négociations de paix avec la Syrie, sous les auspices du président américain Bill Clinton. Mais à la suite de l’échec des pourparlers, cette décision est levée le 13 avril 2000 et en février 2001, le gouvernement d’Ariel Sharon a annoncé la reprise du développement structurel de la région. Et avec la guerre civile qui déchire la Syrie depuis 2011, Israël n’est pas prêt de céder ce territoire vital pour ses ressources aquifères et sa sécurité.

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