Un article assez court mais d’une rare violence, d’une rare mauvaise foi ! Songeons au titre « Israël pleure un chien tué, Gaza pleure des enfants tués », puis au sous-titre « Malgré les 49 morts palestiniens à Gaza, dont 17 enfants, l’attention israélienne est entièrement focalisée sur un berger malinois. » et enfin au résumé « À Gaza, 49 personnes ont été tuées, dont 17 enfants ». Tout est dit, en peu de mots : l’inhumanité de l’Etat d’Israël, son insensibilité à l’égard de l’Autre et surtout sa propension (médiévale) à l’infanticide. Citation : « Quarante-neuf Palestiniens sont morts, dont 17 enfants. Certains sont morts parce que les roquettes du Jihad islamique palestinien ont explosé prématurément, d’autres sont morts sous les roquettes israéliennes, comme la petite fille de cinq ans Alaa Qadoom. Puis soudain, le silence se fait … Personne ne s’excuse, personne ne publie son nom. Cette indifférence tue. Nous vivons dans une réalité où un chien israélien tué reçoit plus d’attention médiatique que la mort d’une fillette palestinienne de cinq ans à Gaza ».
L’article est d’une rare perversité pour ne se concentrer que sur la seule inhumanité des Israéliens à travers une anecdote qui ne dit rien de cet énième épisode d’une guerre qui oppose depuis des décennies l’Etat juif aux milices terroristes (oui terroristes !) gazaouies. S’il peut paraître, en effet, déplacé de pleurer un chien (même flamand, pour être… malinois) pourquoi taire que ces milices islamistes, toujours innocentées, s’ingénient, et ce contrairement à l’armée israélienne, à causer le maximum de pertes civiles. Comment oser prétendre le contraire si l’on songe qu’elles lancèrent à l’aveuglette plus de 1.100 roquettes sur le territoire israélien ? Certes, aucun enfant israélien n’a été tué, mais ce miracle trouve sa seule explication dans le fameux Dôme de fer qui a pu intercepter les quelques 380 projectiles qui visaient les zones habitées, avec un taux de réussite sans précédent de 96 %.
S’agissant, enfin, de la prétendue insensibilité des Israéliens aux pertes civiles gazaouies, des images attestent que l’armée israélienne a retardé à plusieurs reprises des frappes contre le haut commandant du Jihad, Khaled Mansour, après avoir identifié la présence d’enfants dans la zone. Certes, dix-sept enfants palestiniens ont perdu la vie mais, encore faudrait-il préciser, à la suite d’un conflit voulu et déclenché par le Jihad islamique et causé sans doute pour moitié du fait de roquettes amies « explosées prématurément », comme le précise d’ailleurs, à la sauvette, M. De Cock. Qu’il faille se lamenter de la mort de ces enfants est une évidence, de là, à présenter les Israéliens comme indifférents à la souffrance humaine (mais pas canine et ce, à l’instar des nazis), il n’y a qu’un pas que franchit allègrement notre sémillant donneur de leçon.
Et voilà, qu’une fois encore, le pays des rescapés de la Shoah est présenté comme l’Etat infanticide par excellence et ce, au contraire lorsque des milices et armées d’en face (gazaouie, houthie, syrienne, saoudienne, turque et russe) qui bombardent pourtant indistinctement des objectifs civils. Comment expliquer que ce grand quotidien catholique flamand en vienne à prêter foi à cette stigmatisation d’un autre âge. Faut-il y voir un prurit, un hoquet d’antisémitisme préconciliaire, peut-être ! Reste une explication complémentaire, celle du complexe d’Auschwitz. Pour résumer, la Flandre ne pardonne pas Auschwitz aux… Juifs. Comment oublier, en effet, que du fait de la collaboration, 65% des Juifs d’Anvers, contre 35% des Juifs de Bruxelles, disparurent dans la nuit noire de la Shoah. La participation des autorités et milices locales au processus d’extermination des Juifs constitue assurément un frein puissant, sinon un obstacle majeur, au processus de réhabilitation des mouvements et leaders nationalistes qui se frottèrent au nazisme ; d’où des stratégies d’évitement destinées précisément à diminuer le poids de cette faute. Comment ? En relativisant, ici, le caractère singulier de la Shoah, là, en nazifiant les sionistes par une critique radicale d’Israël. A l’évidence, ces deux « stratégies » largement inconscientes d’auto-disculpation et/ou d’autodéfense agressive ne sont pas forcément corrélées à la détestation des Juifs en tant que tels. Elles reposent d’abord sur un complexe de culpabilité inavouable qui trouve son explication première dans la volonté de réhabiliter tant les Pères compromis que la Nation en tant que telle. C’est ainsi qu’à chaque round du conflit israélo-gazaoui, effets d’aubaine obligent, nombre de politiques, d’intellectuels et de journalistes, de l’extrême-droite à l’extrême gauche, s’en donnent à cœur joie. Cet antisémitisme dit secondaire, non pas « malgré, mais à cause d’Auschwitz », est très éclairant pour qui veut comprendre les racines de l’antisémitisme contemporain flamand et ce, y compris (et surtout) dans ses métastases antisionistes. En 1968, déjà, le philosophe Jankélévitch ne s’y était pas trompé : « L’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission – et même le droit, et même le devoir – d’être antisémite au nom de la démocratie ! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite. Et si les Juifs étaient eux-mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux ».
De Standaard, réveille-toi !
Bravo Joël ! Continue, même si nous clamons dans le désert… Il ne faut rien laisser passer, jamais…
Anti Israël comme tout ce qui est de gauche dans nos contrées. Rien de neuf de ce côté là
Condoléances au maître du chien