es deux premières séances de ce nouveau groupe de parole, les 11 et 25 mai derniers, semblent avoir ravi les participants, comment vous est venue cette idée ?
Muriel Mordenfeld Dans le cadre du comité Culture avec lequel on réfléchit régulièrement sur les activités à venir, et toutes les activités du CCLJ ayant été annulées ou supprimées, nous avons pensé à des alternatives pour tenter de maintenir le lien en dépit du confinement. Nous savons que cette situation de pandémie inédite génère nombre d’angoisses, d’inquiétudes et de sentiments d’isolement. Le lien social est d’autant plus vital en cette période d’incertitude. J’ai donc proposé d’animer un groupe de parole avec l’aide de Muriel Markowitch, psychothérapeute.
Comment cela se déroule-t-il en pratique ?
M.M. L’idée est de donner la parole aux gens et pas à un expert. Ce n’est pas un café du commerce où l’on répéterait les nouvelles entendues au J.T. Chacun vient pour parler de soi. Nous proposons une thématique pour fixer un peu le cadre (« L’impact de la pandémie sur ma vie quotidienne », « Le déconfinement et moi, ai-je peur d’une deuxième vague ? » étaient les thématiques des deux premières séances, ndlr), et chacun s’exprime, parle de ses difficultés, parfois de ses ressources pour expliquer comment il gère cette crise. Ce n’est pas une thérapie de groupe. Muriel Markowitch est là pour relancer le débat, apporter un éclairage, reformuler les questions. J’ai moi-même une formation de coach en développement personnel, nous nous complétons bien.
Quelles sont les conditions pour participer ?
M.M. Nous avons pu compter à chaque fois pour l’instant sur une dizaine de participants de tous horizons et c’est un nombre assez idéal. Toute personne qui a envie de discuter, de partager, d’apporter son témoignage, d’aider aussi par ses paroles est la bienvenue. Personne n’a l’obligation de parler ni de se montrer et ce que se dit entre nous reste confidentiel. On veille à ce que le temps de parole des uns et des autres soit réparti de façon équitable, et on fait en sorte de ne pas s’interrompre, de s’écouter sans juger, c’est important.
Qu’avez-vous retenu des deux premières séances ?
M.M. J’ai été surprise de voir quelles étaient les motivations des participants. Pour la plupart, ce sont les contacts sociaux qui manquaient le plus, venir au CCLJ, discuter, partager… On aurait pu croire que n’importe quel sujet les aurait satisfaits, pourvu qu’ils puissent parler ! Nous sommes donc arrivés au bon moment ! On a constaté aussi que, contrairement à ce que beaucoup auraient peut-être pensé, les gens étaient très positifs et pleins de ressources pour s’en sortir.
Savez-vous déjà comment ce groupe de parole va évoluer ?
M.M. Nous n’en avons encore aucune idée, cela dépend vraiment de la situation. Nous sommes dans une période qui nous apprend à vivre le moment présent. Nous refixerons donc à chaque séance le rendez-vous suivant, en fonction de la demande.