Le malabi de Simona, un dessert qui donne envie d’aller à la plage

Michèle Baczynsky
Le conte persan Le loukoum à la pistache*, adapté par Catherine Zarcate, met en scène la longue descente aux enfers d’un homme injustement accusé de traîtrise et envoyé au cachot, avec les rats comme seule compagnie. Pourtant, malgré les conditions de détention, il n’a de cesse, sept années durant, de supplier son geôlier de lui accorder une faveur : lui apporter un loukoum à la pistache !
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Ce conte de résilience, cette quête obsessionnelle d’un loukoum à la pistache, nous donne littéralement l’eau à la bouche, c’est-à-dire, le goût des bonnes choses de l’existence, un formidable appétit de vie, surtout en ces temps de confinement forcé et incertain.

Shavouot, la fête qui célèbre le don de la Torah, tombe sept semaines après Pessah, c’est-à-dire, bientôt. Il est de coutume, pour la circonstance de préparer des plats lactés, le lait nourrissant étant comparé à la Torah. C’est l’une des explications. On consomme donc des plats sucrés/salés : blintzes, bourekas, gâteau au fromage…

En cette période de (dé)confinement et comme dans ce conte du loukoum à la pistache m’est venue soudain une envie -allez comprendre !- de malabi, ce dessert lacté, entre le flan et le pudding consommé dans tout le Moyen-Orient. En Egypte, on l’appelle mahalabiya, en Turquie, muhallebi et en Israël, malabi.

A la différence des flans dans la cuisine européenne, le malabi est réalisé sans œufs. En Syrie, avec de la farine de riz et en Turquie, avec de la maïzena. Quelques fois avec du lait végétal et quelques fois avec du lait de vache entier. En Israël, on le prépare avec du lait de vache, de la maïzena parfumée à l’eau de rose ou à la fleur d’oranger, garni quelques fois de caramel ou de coulis de fruits. Le malabi y est un dessert très populaire, que l’on déguste dans de nombreux restaurants ou à la plage.

J’ai redécouvert à Bruxelles le goût du malabi au restaurant Kitchen 151, préparé par la cheffe israélienne, Simona El -Harar, aujourd’hui confinée. Ce dessert évoque toute son enfance et son adolescence
israéliennes, lorsqu’ elle allait, le Shabbat, à la plage, en été, faire la file devant le stand qui vendait le malabi si rafraîchissant.

Simona partage pour les lecteurs de Regards sa version personnelle du malabi, ce délicieux dessert estival si facile à préparer. En attendant de retourner à la plage. Bientôt, je l’espère.

Le loukoum a la pistache de Catherine Zarcate aux Editions Syros.

Malabi

Ingrédients pour 5 personnes

1 litre de lait entier

250 ml de crème ou de lait de coco

100 gr de sucre de canne

110 gr de maïzena

2 à 3 càc d’eau de rose

Ingrédients pour le sirop à l’eau de rose (facultatif)

140 gr de sucre cristal

10 cl d’eau

1 càc d’eau de rose

Préparation

1. Portez à ébullition 750 ml de lait avec la crème ou le lait de coco et le sucre, puis retirez du feu.

2. Pendant ce temps, mélangez la maïzena avec les 250 ml de lait restant avec l’eau de rose.

3. Ajoutez au lait bouilli et continuez à fouetter doucement, jusqu’à ce que la texture devienne lisse et fine. Veillez à ce qu’elle ne devienne pas trop fine, car elle pourrait devenir solide très vite. L’idée est d’obtenir une crème onctueuse.

4. Versez dans des coupelles et laissez refroidir.

Préparation du sirop

1. Mélangez dans un poêlon tous les ingrédients du sirop et portez à ébullition, jusqu’à ce que la consistance devienne sirupeuse.

2. Laissez refroidir.

On peut aussi garnir le malabi de coulis de framboises, de noix de coco râpée et grillée, de graines de grenade, de noisettes, de pistaches ou de noix.

Bon appétit !

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